Biographie

Pour fêter l’anniversaire des 10 ans de l’album « Chanteur mortel »

Fox Kijango reprend la route dès la mi 2024 avec de nouveaux musiciens et une force renouvelée pour un set rock, énergique et poétique: 

« BaBeL »

- Durée : 60 minutes.

- Style : Rock dense et solide.

- Force poétique et amour de l'humain

- Porté par la voix chaude et la présence magnétique de Fox Kijango.

- Un set efficace, humaniste et spectaculaire.

 

Fox Kijango est né à dans le jura suisse le 12 janvier.

C'est tout ce que l'on sait lui... ou presque.

Auteur, chanteur, compositeur, producteur, vidéaste, photographe. Le jour de sa naissance, en Suisse au siècle passé, il refuse de respirer. Indépendant de plume, chanteur mortel, il égraine ses souvenirs sur scène. Porteur d'opale au Mexique, cuisinier de millionnaires, garçon de plage, barman de bordel, animateur radio, musicien de complément, baroudeur routard... Tant d'aventures qui ont forgé cet être étrange, cynique et tendre, complexe. Authentique.

 

Revue de presse:

Les critiques ont dit de lui:

«Un des artistes les plus saisissant d´aujourd’hui. Une écriture au cordeau et une présence sur scène fascinante... »

Ou encore ceci:

«(...) L’orchestration est dépouillée, le ton est sobre, mais ce que raconte le chanteur fait preuve d’une grande luciditémétaphorique... Il faut surtout voir Fox Kijango en concert... Plus qu’un concept, c’est toute une réflexion qui est engagée avec beaucoup d´humour...»

Cet album s’insère dans un concept musical et de scène global: un univers, une image, un look, un style pour un artiste décidément hors du commun. ...

Il est vrai que quelque part entre Noir Désir, Gainsbourg, Bashung, une place est à conquérir...

Arc Hebdo/ Hélène Moll-Theurillat

"Pour terminer la soirée, pour clamer un dernier hommage à cette belle que l'on appelle Musique, il nous fallait du costaud et quelqu'un qui ne se laisse pas abattre quand il s'agit d'enterrer une manifestation. Le voici, le voilà, le chanteur-fossoyeur Fox Kijango qui nous viendra avec son tout nouveau spectacle en trio électrique, pour 60 minutes de textes fins arrosés au cynisme grand cru et parfumés d'un soupçon de grôss rikolâde..."

Music-o-mania /Fête de la musique

"La scène est ma maison, la musique est un meuble, les musiciens, des amis de passage et le texte est un désodorisant. Quant au public, ce sont des voyeurs que l'on invite à sa fenêtre"

Fox Kijango

"...Un des artistes les plus saisissant d'aujourd'hui. Une écriture au cordeau et une présence sur scène fascinante...»

Carnet de bal, Genève

 

L’orchestration est dépouillée, le ton est sobre, mais ce que raconte le chanteur fait preuve d’une grande lucidité métaphorique... Il faut surtout voir Fox Kijango en concert... Plus qu’un concept, c’est toute une réflexion qui est engagée avec beaucoup d’humour..."

newzik_ch

 

Albums précédents:

« Carla se mange » 2008 (épuisé)

« Des gars d’haut » 2010 (épuisé)

« Chanteur Mortel » 2014 

« La Compilafox » Best of (épuisé)

« Chansombre » Live 2020 (épuisé)

 

 

 

Comme un tourbillon rock, l'étonnant spectacle de Fox Kijango est un véritable show énergisant.

Les textes de Fox Kijango sont forts et originaux.

Il remue les âmes à grands coups de gueule, avec rage

et finalement beaucoup d'humanité...


Fox Kijango ne laisse jamais indifférent...

 

RENCONTRE avec Jacques Houriet

La collégiale est grise et morose derrière une rangée d’arbres impudiquement nus. Saint-Ursanne attend le printemps pour sourire. L’appartement et l’antre de notre hôte sont en face. La porte s’ouvre sur un discret chuintement, une voix de baryton nous hèle «tout en haut».

On y va.

Costard noir, t-shirt itou décoré d’une étoile jaune, solide, compact, la crête altière, Fox Kijango nous reçoit dans son studio mansardé, au-dessus de l’appartement.

Une vaste pièce qui s’ouvre sur deux chambres d’amis, souvent occupées par des potes musiciens. Pour l’instant, il s’explique avec ma photographe, à laquelle je crains d'avoir tissé une fâcheuse réputation. Désolé.

Le local est ordré, des kilomètres de câbles se font discrets entre les innombrables appareils, numériques ou non. Les parois sont recouvertes d’affiches, d’articles de presse, de dessins, jusqu’au toit.

 

Le renard à petite queue

Cordial, le geste vif, Fox se déplace comme un soldat, sans bouger le haut du corps.

Son seul tic martial. Fox, ça ne fait guère terroir...

– «Partout où je suis allé, on m’a appelé le Renard, ou Zorro, ou Fox, ce qui est la même chose. Et Renard, c’est mon totem chamanique.»

Devenu son prénom d’adoption. Quant à Kijango, j’apprendrai au cours de la discussion qu’il remonte à une saison dans un restaurant valaisan:

– «Il y avait un casserolier portugais qui ne pouvait pas m’encaisser. Souvent il sifflait kijango entre ses dents. Jusqu’au jour où je l’ai plaqué contre une armoire pour obtenir une traduction. Il m’a répondu: petite queue. J’ai trouvé ça marrant, Renard à petite queue, Fox Kijango.»

 

Richard Tschirren de son nom de baptême est un enfant de Saint-Ursanne, fils de Fritz, mécanicien sur voitures, et de Clara:

– «Un jour mon père s’est énervé parce qu’il n’avait pas les moyens de s’acheter de nouvelles chaussures, alors mes parents ont repris le Buffet de la Gare de Saint-Ursanne et l’ont tenu pendant 35 ans. Dans le même temps, mon père conduisait le car postal.»

Il parle de son enfance avec tendresse, et de ses parents plus encore:

- «Ma mère, c’est la femme de Dieu, mon père c’est Dieu, plus le temps passe, plus j’en suis convaincu.»

 

L’importance de la face B

Fox a des problèmes dès la naissance, il hésite à respirer, fait des crises d’épilepsie, de fréquents passages à l’hôpital, des comas réguliers. Et il est hyperactif:

– «On faisait des concours d’immobilité, mon record c’est 6 secondes.»

Il suit l’école à Saint-Ursanne, puis à Saint-Charles où il passe davantage de temps dans le couloir qu’en classe, se fait renvoyer pour défaut de discipline, revient à Saint-Ursanne:

– «Ma première confrontation avec l’humiliation.»

Il fait du sport intensif avec son cousin Christian: vélo, skateboard, spéléo, foot («Je ne suis pas un excellent technicien, mais je suis bon camarade»), essaie la fanfare («Trop rigide»), noircit des centaines de feuilles de menus de dessins. Baigné de musique par le juke-box du bistrot, il dévore les pochettes des 45 tours, les crédits, les faces B...

– «Importantes les faces B, il y a des perles, comme You Know My Name, des Beatles, au verso de Let It Be.»

Lorsqu’arrive l’heure de choisir un métier, la cuisine s’impose naturellement. Il fait son apprentissage à l’Union des peuples, à Cornol.

– «J’étais bon en pratique, mais l’école m’em... Je faisais la noce, aussi.»

 

C’est long pour mourir

A 18 ans...

– «Je passe sous le train à la gare de Courgenay. Je croyais avoir raté le train, je traverse les voies pour aller faire du stop. J’ai été traîné sur 50 mètres, je me souviens avoir pensé que c’était long pour mourir. Je me suis retrouvé debout devant la loco, à peu près à poil, sans rien ressentir, et lorsque le chef de gare m’a touché l’épaule, toutes les douleurs ont explosé, je tombe dans les pommes.»

Brûlé et cassé de partout, il se retrouve à l’hôpital, plus persuadé que jamais de son immortalité:

– «Avec tous ces problèmes cardiaques, ces comas, j’avais fini par penser que j’étais immortel. Cet accident me confortait dans cette idée.»

Rétabli, il diffère ses examens et part aux Baléares, à Puerto Solller, en cuisine le matin, garçon de plage l’après-midi, barman le soir. C’est là qu’il aura un accident de voiture et passera à deux doigts de la sortie...

– «Du lieu de l’accident à l’hôpital, j’ai été transporté par un triporteur, couché sur des légumes. Je suis revenu plâtré des cervicales au nombril, on ne me voyait que le visage.»

 

En lévitation

Remis sur pieds, il passe ses examens de cuisinier, bosse en divers endroits, se déniaise en voyageant, fait cent métiers, descend la côte ouest des Etats-Unis, explose le moteur de sa voiture à Mexico, plane au-dessus des champignons à Palenque, fait la rencontre d’un chaman, vit en lévitation:

– «J’ai été routard, lorsque l’on avait toute liberté pour voyager.»

Puis il partage un appartement à Saint- Cergues avec Thierry Meury, alors employé de banque et humoriste en devenir, il lui servira un temps de régisseur. Il fera d’intéressantes rencontres avec des gens du spectacle, mais il en est toujours à tester ses délires:

– «J’avais un rapport amical avec tous les excès. Et puis je pouvais me le permettre, j’étais immortel!»

La descente est inéluctable, il perd son budget, son boulot, son domicile, se surprend à dormir sur des bouches d’aération de parking, fréquente même une fée mortelle:

– «Des situations glauques, j’ai cédé à Lady héroïne, une brève expérience dont j’ai réussi à sortir seul. Je revois cette période en noir et blanc, de nuit, sous la pluie. J’ai passé la moitié de ma vie à choper des addictions et l’autre moitié à m’en débarrasser.»

 

«Je me sentais comme un chaton tout mouillé, abandonné au bord de la route»

Il se ressaisit, se remplume, va travailler à Nendaz, sous-payé mais heureux. Un soir il offre le passage à une fille qui fait du stop, une Bretonne, avec laquelle il se marie 4 mois plus tard. Elle lui donnera deux garçons, qui sont sa fierté, Valentin (en 1992) et Stanislas (1994). Le dernier n’a que quelques mois, lorsque...

– «Sa mère me dit qu’elle va voir une maison en Bretagne. Elle n’est jamais revenue. Je me sentais comme un chaton tout mouillé, abandonné au bord de la route.»

Sophie, sa compagne depuis plus de dix ans, en mettra deux pour apprivoiser le Renard écorché.

– «Et j’avais ces deux bouts de chou à élever. Une fois encore, je dois remercier ma mère.»

Lui se plonge dans la musique, crée le Groupe Coctell avec lequel il participe à la création du festival multiculturel Monde des couleurs à Porrentruy, remporte la Médaille d’or de la chanson à Saignelégier (2006) assume des responsabilités au Rock-Air, le tout entre plusieurs hospitalisations, qui contrarient ses élans.

 

Cabrel en renfort

Et, en 2007...

– «J’en ai eu marre d’être le bénévole idéal et d’oublier ma propre création.»

Sa voix chaude et posée, ses textes, et un peu sa crête vaillante, lui ouvrent des portes. Il sera invité aux rencontres d'Astafforts, près d’Agen (en 2007), une session mise en place par Francis Cabrel qui réunit une douzaine de créatifs avec mission de présenter un spectacle à la fin de la semaine.

L’expérience le comble à ce point qu’il la reproduira, sous le nom des "Astapotes", à Ocourt. Un succès. Mais évidemment pas financier. Qu’à cela ne tienne, Francis Cabrel viendra en personne, accompagné de deux musiciens, donner un spectacle unique à Vicques pour permettre à Fox d’éponger l’ardoise. Un prince, Cabrel.

– «J’ai vendu les 600 billets en 2 heures, et j’ai fait beaucoup de frustrés.»

Fox organise ainsi plusieurs résidences de ce type, qu’il nomme Astapotes, la derniere à Courroux, en décembre 2011:

– «J’avais invité cent personnes, elles sont toutes venues; j’ai fait 33 entrées payantes.»

Il me regarde mélanger les pages de mon cahier devenues 25 feuilles volantes, hoche la tête avec compassion:

– «Voir un journaliste écrire à la main, c’est surréaliste.»

Je suis un manuel.

 

«Je joue ma vie»

Il redevient sérieux, l’heure est grave. Il a, sous la main ou presque, «le meilleur album de rock francophone depuis la mort de Bashung»: le sien, fruit de long mois de travail avec des pointures, enregistré à Paris: (ndla: et avec Pili Pili prod à Alle)

– «Il faut lutter contre ce complexe jurassien qui nous mettrait en dessous des Etats-Unis ou de la France. Il y a un vivier important dans le Jura. Heureusement aujourd’hui les jeunes ont une ouverture d’esprit qui ferait passer les fils de mai 1968 pour des sectaires.»

Avant encore de trouver les moyens nécessaires à l’édition de cet album, Chanteur mortel, il y a une échéance, que dis-je, une imminence: le concert de vendredi prochain (12 avril, 21 h) au SAS, à Delémont.

Il frétille d’impatience, lui si gourmand de scène. Mais il n’en perd pas son sens du drame:

– «Je joue ma vie, ce sera ou mon dernier concert ou le départ d’une vraie carrière. Je veux des salles, des scènes, pas le vestiaire d’un club de foot ni l’arrière-salle d’un bistrot, j’ai pris goût à la qualité. Je préfère renoncer plutôt que d’être médiocre. Mon juge de paix, ce sera l’émotion du public. Mais on a fignolé, j’ai un bon pressentiment.»

Il vérifie que l’on est toujours seuls:

– «Et puis je commence à avoir peur de la mort, un peu comme d’une maîtresse qui aurait des dossiers sur moi.»

Tout va mieux, donc.

 

une rencontre avec Jacques Houriet, journaliste au Quotidien Jurassien

 

 

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